Pfiou, Faranth, elle a pas trop bronché, là…
Pfiou, Faranth, elle a pas trop bronché, là… C'était le ton
de la femme d'affaire autoritaire, qui ne laissait pas de place au non…
"Tu n'iras pas à l'université cette année, Faranth,
point barre.
-Mais je suis prête à y aller. Y'a pas de raison, c'est
mortel dans cette maison.
-C'est mortel, comme tu dis, par ta faute. Tu n'as rien
arrangé depuis le départ de ton père."
A ces paroles, Faranth se renfrogna et refusa de répondre.
-Puisque tu ne veux toujours pas parler, je vais le faire
pour deux. Tu es ma fille, je suis responsable de toi, donc tu feras ce que je
te dirai. Il n'est pas question que tu ailles à l'université sans avoir le
maximum de bourses auxquelles tu peux prétendre, c'est-à-dire 9500 simflouzes.
A l'heure actuelle, il t'en manque deux, tu ne partiras pas là-bas sans les
avoir.
"Mais pourquoi ? C'est vraiment trop injuste !
-Pourquoi, ça tu le sais très bien. C'est la tradition
familiale qui veut ça. Quand je serai trop âgée pour assurer la présidence de
l'Orlithe Corporated, c'est toi qui t'en chargeras, car je t'ai désigné comme
héritière.
-Oh oui, super, l'héritière ! Et si j'en veux pas de cet
héritage ??
Sans se souvenir qu'elle avait posé la même question de
nombreuses années plus tôt, Mirrim répondit :
-Tu n'as pas le choix. Et de toute façon, si ça n'est pas
toi, ce sera ta sœur. Fin de la discussion."
Faranth montra par la suite qu'elle n'avait pas le même
courage que Menolly au même âge. Elle rangea sa valise, qu'elle avait quand
même fait avec l'espoir de tenir tête à sa mère et se concentra sur ses études…
heu… hum, bon certes, vu la photo, vous comprendrez que tout le monde n'a pas
la même notion des études, ça c'est sûr. Mais la pauvre gamine n'a qu'une idée
en tête, c'est trouver le prince charmant avec qui elle pourra partir à la fac
et faire sa vie plus tard. Le problème, c'est qu'à force de chercher, elle ne
se préoccupe pas beaucoup de ses bourses et tous ses futurs maris potentiels
partent à l'université avant elle…
A côté de ça, un qui se fait bien discret, c'est
Canth, qui entrait tout doucement dans l'adolescence. Paco l'a plusieurs fois
invité à habiter chez lui maintenant qu'il a un chez lui, mais Canth a demandé
à réfléchir à chaque fois. La vérité, c'est qu'il a été terriblement blessé du
départ de son père, et qu'il ne lui a pas pardonné de ne pas lui avoir parlé le
soir de son départ. Oh, il l'aime toujours, c'est sur, mais un ego blessé…
Surtout l'ego d'un petit alien subissant les moqueries dès qu'il sort de chez
lui. La perspective d'habiter seul chez son père et de perdre ainsi la
protection que lui assure le nom d'Orlithe… Il a finit par trancher, et il a
décidé de rester là où il est né. Au moins, les filles se mangent tellement
le nez qu'elles ne lui prêtent pas vraiment attention. Et oui, car elles
viennent de découvrir de quoi raviver leur fureur contre Valentine...
Et oui, car Valentine est arrivée enceinte d'Alain. Oh, pas
de beaucoup, à peine deux mois, mais suffisamment pour qu'elle en soit sûre, qu'elle
en parle à ses avocats et qu'ils se rendent compte qu'il était tout à fait à
son avantage d'aller habiter chez les Orltihe. Lorsque Brekke et Mirrim eurent
découvert ça (ben oui, elle s'est cachée jusqu'au 8e mois, mais
après forcément, même des pulls très larges, ça pouvait plus rien faire),
Brekke s'est contenté de grincer un peu plus des dents, mais Mirrim, elle,
comprit les motivations de Valentine. Celle-ci allait donner naissance à
l'héritier d'Alain, donc à un potentiel héritier Orlithe. Elle assurait
l'avenir de son enfant au mieux qu'elle pouvait, et le sien par la même
occasion.
Mirrim,
roublarde des affaires et de leurs intrigues imaginait déjà Valentine essayant
d'asseoir son rejeton sur le siège de la direction… Ce serait tout bénef' :
elle devra supporter quelques années un peu pénibles, certes, mais si elle arrivait
à ses fins… L'imaginer dans le rôle de la reine-mère révulsait Mirrim. Oui, ça
c'est sûr, elle était rusée, la filoute. Elle avait compris que pour mettre
toutes les chances du côté de son rejeton, l'idéal était d'élever celui-ci dans
le berceau de la famille Orlithe…