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Les histoires d'Elise
21 mars 2006

En route vers le succès

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Paf, ni une ni deux, je saute sur l'ordi pour contacter cet homme là, pendant que la nounou harcèle Florian pour qu'il bouge un peu du canapé où il semble particulièrement se plaire ces derniers temps. Il ne faudra pas qu'il s'étonne de la brioche qui vient de lui pousser sur le ventre, celui-là…
Bref, je contacte M. Gray, mon fameux fraudeur. En réalité, il s'agit d'un très important promoteur immobilier, qui s'occupe à peu près de toute la région. Tu m'étonnes que je lui ai laissé sa chance, au contrôle des douanes : il ouvrait des yeux plus grands que moi lorsqu'on a trouvé les costume de mascottes des Lamas cachés dans la garniture de son coffre de voiture !
Je lui explique mon projet. Faire carrière dans la police ne m'intéresse pas, ce que je veux, c'est fonder mon entreprise.
Bien sur, le brave homme ne cache pas son désir de m'aider, en guise de remerciements. Malheureusement, il n'a pas le bras assez long pour me faire décrocher le crédit faramineux qui me permettrait d'acheter divers stock-option et autres actions boursières qui me ferait démarrer. Par contre, il avait une autre piste :
- Moreta, je connais une entreprise du coin qui commence à monter. Ils fabriquent en chaînes les maillots de l'équipe des Tortues, les concurrents des Lamas (- quelle ironie ! -). Ils auraient un poste de libre pour distribuer le courrier interne. C'est le bas de l'échelle, certes, mais si vous connaissez les ficelles du métier, vous aurez vite fait de prendre la tête de la boîte.
- Ça me paraît une bonne idée M. Gray, ça m'intéresse beaucoup…
- Par contre, sortez des douanes… Rejoignez la police "classique", je ne veux pas qu'on fasse le lien entre vous et moi, de n'importe quelle façon que ce soit. 

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Ça y est ! J'ai demandé il y a 6 mois ma mutation au service de police. Et ô surprise, elle a été accepté, et plus vite que je ne le pensais ! Je raconte tout ça à ma petite Lessa, pendant qu'elle bave consciencieusement sur mes boucles blondes (et les siennes au passage).
- Tu te rends compte ma petite chérie ? Maman a eu une semaine très chargée : réintégration de la police, et on ne m'a pas réintégré au bas de l'échelle, mais je suis inspectrice ! Enfin, je l'ai été durant deux jours, le temps de recevoir mon pistolet à empreinte (soigneusement rangé dans la garçonnière de Florian. J'ai trouvé la clé, et il sait qu'il ne doit pas toucher à mes affaires là bas s'il ne veut pas que le bulldozer passe sur son cher refuge) et puis j'ai démissionné dans la foulée. Bon, c'est sûr, ça ne leur a pas fait plaisir !! Ils ont eu comme une drôle de sensation au bureau quand j'ai annoncé ça."
Ma petite fille m'écoute de toutes ses oreilles et participe à ma joie :
- Ga heu bouh gouzi mo-man"
Brave petite, qui sait dire maman !
- Et oui mon ange, maman est libre maintenant, elle peut demander à M. Gray de la faire entrer dans l'entreprise (il a bien voulu bloquer l'admission à ce poste ces 6 derniers mois, dieu sait comment).

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J'en ai bien évidemment discuté avec Florian, vu qu'il va y avoir une modification de nos ressources. Je crois pouvoir résumer la discussion par "il se moque totalement de ma carrière professionnelle". Il me fait penser à mon père, d'une certaine façon.Tout ce que j'ai obtenu comme encouragement, ce sont des jérémiades à n'en plus finir sur la somme d'argent qui ne rentrera pas, sur son travail à lui qui est épuisant, sur les enfants qui sont infernaux, sur sa vie qu'il n'aime pas, sur Jacques… Oh là là nous y revoilà… Ce discours n'avait d'autre but que de l'amener à parler de Jacques.

- Mais entre les enfant, le boulot et t'obliger à bosser, je n'ai quasiment plus de temps pour le voir Jacques ! Si ça se trouve, il m'a oubliée depuis longtemps ! Alors cesse de t'inquiéter pour ça. Est-ce que je te demande des comptes, moi sur Abdel, ou Irène, ou encore toute l'équipe de marmiton que tu nous ramène chaque soir ?
Tant de morgue m'insupportait. On est reparti une fois de plus à se disputer sur nos amants respectifs, lui étant complètement obsédé par Abdel. C'est pas compliqué, chaque fois que je rentrais du boulot, Abdel ronflait paisiblement dans notre lit conjugal, et Florian n'était jamais bien loin, avec ce sempiternel air idiot plaqué sur le visage.
- Hé hé hé ! fit-il, l'air de ne pas avoir entendu la fin de ma tirade, "alors, on s'est fait plaquée par son chasseur de cafard ? Peuh, de toute façon, toute la maison puait l'insecticide à chaque fois qu'il est venu…"

MMMMMmmmmh, faut-il que j'en ai envie de cette machine à chocolat pour ne pas le foutre dehors !

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Humpf ! Grâce à Florian, ces premières semaines de boulot ne se passent pas du mieux possible… Je crois que je suis la risée de toute la ville ! Partout où je passe (et pensez, j'en vois des bureaux dans la journée en distribuant mon courrier), ce ne sont que regards apitoyés de femmes probablement autant trompées que moi-même, ricanements à peine cachés d'hommes se demandant s'ils ne pourraient pas m'aider à me venger et mépris de ceux qui pensent que je ne suis pas capable de garder un homme à la maison… Si seulement je le voulais encore !!! Mais j'ai surtout peur pour mon avancement, moi. De quoi j'ai l'air, on vient de me répéter les dernières frasques de Florian avec Abdel, en plein centre ville, sans aucune honte. Pendant que je dégustais une glace sur une terrasse, j'ai même entendu la vendeuse du petit magasin de fringues dire à un de ses collègues qu'ils s'étaient tranquillement envoyés en l'air dans une cabine d'essayage. En plus, ça avait l'air de beaucoup l'amuser de le murmurer juste assez fort pour que je l'entende. Non, là c'est trop ! Il faut que je trouve quelque chose pour le calmer car, sinon, adieu ma carrière. C'est que ça va vite les nouvelles dans cette petite ville !

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Non mais là, ça en devient réellement lassant. Je rentre du boulot et qu'est-ce que je vois ? Monsieur, sous prétexte de perdre la brioche récemment greffée sur son abdomen s'offre les services d'une prof de sport particulière. Je n'y crois pas ! Déjà, on n'en a pas vraiment les moyens, mais en plus, c'est pas du sport qu'il fait ! C'est de la drague ! Et, elle, tranquillement, se laisse faire, tout en me regardant rentrer dans la maison du coin de l'œil, sans doute pour s'assurer que je l'ai bien vue et vérifier que je ne vais pas débouler en trombe sur elle pour la rouer de coups.

Comme si c'était mon genre, je ne suis plus une gamine quand même. Bon, je réglerai tout ça plus tard, ce soir, je suis invitée par mon équipe au resto car, malgré tous les bruits qui courent sur mon couple, le directeur de la boite me trouve bien et m'a fait passer à un poste un peu meilleur. Mais il faut vraiment que je trouve une solution !

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Ouh, il semblerait que je n'ai pas besoin de chercher une solution très loin. Robinton a surpris son père en train de taquiner la gueuse dans le jardin alors que j'étais à mon repas d'affaire et il semblerait qu'il ait oublié sa sacro-sainte résolution d'enfance de ne pas se mêler des affaires de ses parents ! Il a envoyé son père s'occuper un peu de sa petite fille (qui ne jure que par lui... Lessa est folle de son père, je ne crois donc pas que je pourrai me séparer de lui, par amour pour elle) et a pris "la prof de sport" entre quatre zyeux, lui expliquant de façon ferme et définitive qu'il n'était pas question qu'elle tourne comme ça impunément autour de son père.
La demoiselle n'a pas demandé son reste, croyez moi ! C'est qu'il n'a pas l'air, mon Robinton, mais il n'est plus un gamin !

D'ailleurs, puisqu'on en discute, je trouve qu'il a bien changé mon petit garçon si affectueux. Oh, pas en mal bien sur, si je dois le choisir comme héritier de ma future grande entreprise (si si, j'y arriverai !!) ; il s'est durci et n'a plus qu'un mot à la bouche : pognon, pognon et pognon ! Je n'y tenais pas trop vu que je voulais privilégier l'école mais il a fallu qu'il prenne un petit boulot pur se payer les babioles qui lui font envie (et quand je dis babioles, c'est plutôt des tableaux de maîtres à 5000 simflouzes... On l'a bien aidé quelquefois, mais faut pas trop pousser quand même ! L'argent ne pousse pas sur les arbres après tout… Comment ça, si ?) 

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Il s'est durci, mon Robinton, mais pas avec sa sœur… Ils ont d'excellents rapports tous les deux, et mon cœur se gonfle de bonheur lorsque je les vois comme ça ensemble. Lessa partage donc sa vie entre "ses" deux hommes : son papa (qui s'en fiche comme d'une gigne, mais les yeux de l'enfance sont parfois naïfs… Dommage, j'aurais préféré qu'elle ait la clairvoyance de son frère au même age) et son grand frère. Je fais ce que je peux pour m'immiscer dans ce trio, mais je sens bien que, si elle m'apprécie, ce n'est pas la même chose…
Et puis, ils ont des projets communs, ces deux enfants ! Robinton a ajouté un second mot à son vocabulaire récurrent : "université". Si vous le voyiez, il est sans arrêt en train de faire tout un tas de choses pour obtenir des bourses d'études. Il a déjà la bourse des jeunes entrepreneurs (c'est décidément un futur chef d'entreprise, celui-là!), la bourse Ines Tetik, et une autre encore, la bourse Matuvu, je crois. Bon, c'est sur, je suis contente qu'il fasse des études que je n'ai jamais faîtes, mais il va devoir partir si loin… Mais je crois que rien ne l'empêchera d'y aller… Ni sa sœur d'ailleurs, à qui il parle d'une voix passionnée de ses projets d'avenir (qui comprennent MES projets, j'espère bien !) et qui l'écoute avec toute l'adoration qu'une petite fille peut mettre dans ses yeux. 

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Par contre, je vous avouerais que je me suis fait du souci pour ses amours. A cet age là, normalement, on ne pense pas qu'au boulot et aux études, on a aussi les hormones en ébullition et on tourne autour de tous les jupons. Il faut croire qu'il ne tient pas de son père, pour ça ! Au moment où je commençais réellement à désespérer et à tenter de me faire à l'idée que mon fils préférait les garçons, le voilà qui nous ramène une fille à la maison ! Est-ce que, comme me l'a gentiment souligné Lessa, qui aborde elle aussi l'age difficile avec tout le piquant dont en est capable une fille, ça n'aurait pas un rapport avec "mes regards humides dirigés sur Robinton lors de mes incessantes allusions à ma future descendance" ? Je n'en sais rien, je ne saurais y répondre. J'essaie de ne pas écouter la petite voix perfide (si si, quand elle veut, elle sait très bien le faire, sous ses airs innocents !) de Lessa me signalant combien cette féminine apparition est arrivée juste à temps avant que je ne sanglote ouvertement aux repas du soir…
Humpf… De toute façon, à mon avis, ils ont plus l'air de comploter tous les deux que d'essayer de se bécoter ! On verra bien qui a raison !

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